vendredi 31 mai 2019

Aux frontières de l'aube (Near Dark de K. Bigelow, 1987)




Western moderne vampirique de Kathryn Bigelow, assez peu convaincant, qui s’amuse à reprendre certains codes du western (le ranch, Caleb qui part à cheval, le duel dans la rue, etc.) et qui lui appose une coloration horrifique.
Les vampires du film n’ont pas les attributs habituels du personnage (pas de crocs, pas de jeux avec des crucifix ou des pieux) mais uniquement une propension à brûler et à s’enflammer au soleil. Mais cela suffit à Bigelow – c’est une des qualités du film –  pour montrer combien leur vie la nuit est complètement stoppée le jour. Leur éternité apparaît alors pour ce qu’elle est : une addition de jours qui ne mène à rien, leur vie faisant du surplace. Les vampires ne vieillissant pas (Homer adulte dans un corps d’enfant, Jesse qui a participé à la Guerre de Sécession), leur vie stationnaire se résume à cette soif de sang qui revient chaque nuit et leur éternité est un enfer. On note aussi que ce petit groupe de vampires, coincé dans leur état héliophobe qui constitue une fuite permanente, forme une petite famille, famille monstrueuse et perverse, parfois sadique (on pense à la médiocre séquence du bar).

Le film aura sans doute du mal à convaincre le spectateur qui n’est pas grand fan du genre, la faute, peut-être, à des personnages pénibles (le chien fou Severen en particulier, à la méchanceté retorse caricaturale), à des scènes d’action conventionnelles et dans le ton de l’époque et à une trame peu surprenante (puisqu’au bout du compte la gentille love story triomphe des vilains).

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