Très beau film de Philippe Garrel, qui, dans son style si
particulier – à la fois humble et touchant – met en scène Jean (remarquable
Maurice Garrel), qui se sépare de Mouche. Jean est usé par la vie, par la fin
d’un amour, par son engagement pour le FLN et Garrel filme l’épuisement, la solitude
et, comme souvent chez lui, centre le film sur la séparation. Jean découvre
trop tard l’engagement de Mouche, engagement qui aurait pu les rapprocher.
Le rythme du film, la photo noir et blanc ou encore le
découpage construisent un film d’une grande beauté triste, doux, pris dans
une certaine torpeur où le hâle de la vie semble effacer la volonté. Et,
rapidement, les événements d’Algérie viennent donner un masque tragique au
récit.
Et si Jean retrouve un temps les illusions aux côtés de
Gémina, la fin tragique est annoncée depuis longtemps déjà par l’humeur du
film.
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