Dans un style unique et toujours sans aucun compromis, Bela Tarr envoûte le spectateur en le plongeant dans la nuit d’une petite ville portuaire et en faisant glisser sa caméra, lentement, silencieusement, d’un quai à l’autre, d’une coque de bateau à une tour de guet, dans des plans-séquences éblouissants, à la fois fluides et virtuoses, avec une caméra en apesanteur qui parvient à saisir la pulsion lente du petit port.
Malouin est
témoin d’un meurtre et, sans le dire, cherche à mettre la main sur une valise
pleine de billets au centre du meurtre. Bela Tarr crée un univers à la Simenon
(le film est une adaptation du roman homonyme), empli de mystère, dans un noir
et blanc brumeux et où tous les fils de l’intrigue ne seront pas tirés.
Toujours très taiseux, le film joue de quelques leitmotivs sonores – quelques paroles ou quelques bruits – qui reviennent et qui résonnent.
L’Homme de
Londres,
avant dernier film de Bela Tarr, par son style autant que par son humeur sombre
où tout s’engloutit, préfigure l’aboutissement que sera Le Cheval de Turin.
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