mardi 7 janvier 2020

Danse de mort (M. Cravenne, 1948)




Étrange film qui construit un huis-clos oppressant et haineux, et qui repose sur la relation complexe qui s’est nouée entre le mari et la femme.
Edgar et Théa sont mariés depuis vingt-ans : vingt-cinq années de faux-semblants, de mensonges et, peu à peu, de haine vrillée au corps. Edgar, campé par un Eric von Stroheim guindé, rigide et monstrueux, est un capitaine aigri. Il dirige une prison forteresse qui est le symbole parfait de son propre enfermement et, pour sa femme (Denise Vernac), celui de sa condamnation.
Rarement un film aura autant écrasé ses personnages dans un climat de haine tendue que rien ne peut résoudre. Et ce n’est pas la romance entre le prisonnier et leur fille bien esseulée qui adoucit cette ambiance.
Le regard de Kurt (Jean Servais) qui comprend qu’il a affaire à deux monstres, exhausse parfaitement cette relation étrange, malsaine, qui se révèle, en fin de film, plus complexe (et par là-même, plus réaliste) qu’il n’y paraît.



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