Étrange film qui
construit un huis-clos oppressant et haineux, et qui repose sur la relation
complexe qui s’est nouée entre le mari et la femme.
Edgar et Théa
sont mariés depuis vingt-ans : vingt-cinq années de faux-semblants, de
mensonges et, peu à peu, de haine vrillée au corps. Edgar, campé par un Eric
von Stroheim guindé, rigide et monstrueux, est un capitaine aigri. Il dirige
une prison forteresse qui est le symbole parfait de son propre enfermement
et, pour sa femme (Denise Vernac), celui de sa condamnation.
Rarement un film
aura autant écrasé ses personnages dans un climat de haine tendue que rien ne
peut résoudre. Et ce n’est pas la romance entre le prisonnier et leur fille
bien esseulée qui adoucit cette ambiance.
Le regard de Kurt
(Jean Servais) qui comprend qu’il a affaire à deux monstres, exhausse
parfaitement cette relation étrange, malsaine, qui se révèle, en fin de
film, plus complexe (et par là-même, plus réaliste) qu’il n’y paraît.
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