vendredi 6 novembre 2020

Flash Gordon (M. Hodges, 1980)



Au début du film, on cherche le second degré, ne parvenant à croire en la médiocrité de ce que l’on voit. Puis, au bout de quelques minutes, il faut se rendre à l’évidence : tout cela est du premier degré et tout cela est une catastrophe.
Le ridicule de chaque scène explose à chaque instant, la grandiloquence de mauvais goût jaillit dans chaque personnage, la démesure visuelle tombe complètement à plat, la bande originale rajoute et continue de plomber le film qui constitue un nanar redoutable. Ed Wood n’a qu’à bien se tenir.
L’ensemble fait très année cinquante (on se croirait dans Planète interdite), sauf qu’entre temps 2001 et Star Wars sont passés par là et ont ringardisé d’un coup toute la production des films de science-fiction, creusant un fossé d’exigence qui ne fera que s’accroitre. Ici le summum semble atteint.
Et si la distribution semblait prometteuse, face à une telle débauche de ridicule même Max Von Sydow, Timothy Dalton ou encore Ornella Mutti ne peuvent rien.


Cela dit, si l’on veut que le film serve à quelque chose, il peut faire œuvre pédagogique. En effet, si l’on cherche à expliquer ce qu’est le kitsch, plutôt qu’une âpre définition, on peut proposer le film comme un exemple grandeur nature : ici chaque scène, chaque décor, chaque costume, chaque effet spécial, chaque intention, en somme, est kitsch. On ne saurait dire s’il s’agit du nanar ultime, mais on s’en approche bigrement.


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