lundi 13 septembre 2021

J'accuse (A. Gance, 1938)

 



Après une très bonne première partie en pleine guerre des tranchées, le film glisse vers un pacifisme qui devient de plus en plus fiévreux à mesure que l’intrigue avance. Jean Diaz, le personnage qui concentre sur lui tout le fol espoir d’Abel Gance, frise la folie et s’adresse aux morts pour la bonne cause. Et, ce faisant, le film devient de plus en plus irréel. Mais ce ton fantastique est assumé par Gance qui fini par réveiller les morts qui viennent se rappeler à la mémoire de ceux qui les ont oubliés.
Il faut bien dire que l’espoir d’une paix durable (si ce n’est éternelle) est quelque peu ridicule avec le recul de l’Histoire et la fin, à ce titre, ne tient pas debout. J’accuse rejoint, par son thème, celui de La Fin du monde réalisé quelques années plus tôt – avec cette même adresse universelle à l’Homme – et c’est ici Victor Francen qui est le relais de Gance (qui jouait directement un personnage lui aussi habité et presque fou dans La Fin du monde).

Il faut également noter que l’intrigue amoureuse en tiroir (avec l’amour de la mère qui se dédouble ensuite au travers de la fille) est assez mal intégrée à ce manifeste contre la guerre.
Il reste, cela dit te même si Gance s'est beaucoup calmé en terme de créativité folle depuis ses films muets des années 20, quelques images étranges et fulgurantes qui traversent le film.


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