Sous bien des
aspects, cet ultime opus mettant en scène James Bond se veut aussi une forme de
point final et il faut dire que l’on est presque soulagé, en fin de film, d’en
avoir fini. C’est qu’avec Daniel Craig, James Bond est passé du feuilleton à la
série : ses cinq films s’articulent en autant d’épisodes qui se suivent
impeccablement, donnant un passé et un futur au personnage. Rien de tout cela,
bien entendu, dans le Bond originel, qui virevoltait d’une aventure à l’autre.
Voilà donc James
Bond, amoureux et en couple, qui sort de sa retraite, contraint et forcé. Mais
la lassitude du personnage (et de l’acteur) fait peine à voir et les 2h40 de
film semblent bien longues : Bond doit, à nouveau, affronter un grand
méchant (pourtant bien fade) et doit, encore, se coltiner tous ses sbires qui
lui tombent dessus. On est loin de l’espion badin et enthousiaste, ici tout lui
pèse.
Daniel Craig a
pris un coup de vieux, son personnage n’en peut plus et le spectateur non plus.
Il faut dire aussi que notre espion a largement sombré dans la normalité, alors qu'il est en couple avec Léa Seydoux, qui est tout à fait quelconque (ce qui est bien dommage
pour une James Bond girl). Mais la mode en matière de femmes semble être à ce
type de physique ordinaire, éloigné de tout mannequinat traditionnel, comme le
montre la présence tout sauf élégante de Lashana Lynch en 007 concurrente.
L’on suit alors
toutes ces molles péripéties avec un certain ennui puisqu’il n’y a plus guère
d’énergie, de peps, de séduction, d’envie ou d’ironie, toute cette saveur qui
constituait le sel de James Bond. Et la fin résonne comme un glas : James
Bond voit les missiles foncer sur lui alors qu'il serre contre lui le doudou de sa fille…
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