Au milieu de la série de films de monstres de la
Hammer, Frankenstein créa la femme est une très intéressante
variation sur le thème du Docteur Frankenstein avec Terence Fisher à la
baguette et Peter Cushing dans le rôle-titre.
Fisher joue parfaitement d’une reconstitution
volontiers baroque, avec la petite ville, la brasserie, les jeunes gens
(odieux) et élégants et les simples citoyens, bien sûr, toujours prompts à se
former en jury et à condamner.
Frankenstein lui-même est relégué au second plan, voire au troisième : s’il est certes celui qui permet les échanges de corps et
les captures d’âme (le scénario proposant ainsi au bon docteur de poursuivre
ses expériences sur la vie et la mort dans des directions captivantes), il est
ensuite uniquement le témoin des résultats de ses expériences, découvrant
l’étrange schizophrénie de Christina revenue à la vie.
Et, comme il aime à le faire (dans La Nuit du
loup-garou par exemple), Fisher donne au personnage de Hans une lignée
qui l’enferme dans un destin – « son père est meurtrier, il tuera
à son tour » – destin qui emprisonne et conduit le film vers une
tragédie inexorable et injuste.
La femme créée joue incarne remarquablement l’idée de
séparation de l’âme et du corps jusqu’au bout, lorsqu’elle parle avec la tête
décapitée qui lui commande et lorsqu’elle se suicide une seconde fois (comme
s’il fallait que le destin retombe sur ses pieds) une fois la vengeance
accomplie.
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