Poursuivant sa volonté de scruter
au plus près la vie des gens, Mike Leigh utilise sa caméra comme un microscope qui
zoome sur les vies éclatées, désemparées, éteintes : la misère, le chômage,
l’obésité, l’alcoolisme, toutes ces vies se perdent et se gaspillent. Mais,
s’il parvient parfaitement à épaissir des personnages, les révélant à eux-mêmes
autant qu’à nous, il laisse en plan, ici, bien des situations. Il n’y a que la
famille de Phil – le chauffeur de taxi dépassé – et de sa femme avec lesquels
il nous emmène plus loin et amorce une renaissance.
Pour les autres, ils sont laissés
en plan dans leur vie qui piétinent. C’est un peu dommage, on a l’impression
que Leigh renonce à suivre tous ces personnages. Le film, alors, donne cette
impression d’avoir à nouveau saisi le ton de Secrets et mensonges – où la résonnance entre tous les personnages
aboutissait parfaitement – mais sans aller au bout de son idée.
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