Remarquable
film d’Elia Kazan, dont l’art de la peinture sociale est à son apogée. Le
rythme et la fluidité du récit, les personnages qui s’épaississent progressivement,
le drame qui se noue : tout concourt à captiver de bout en bout. On mesure
combien Marlon Brando, après le jeu tout en puissance masculine d’Un tramway nommé Désir, compose ici un
personnage beaucoup plus en retenue et tiraillé. C’est d’autant plus surprenant
que Terry Malloy, ancien boxeur, aurait pu dégager la même puissance
virile que le Kowalski du Tramway.
Mais Brando, avec sa variété de jeu extraordinaire, propose tout autre chose,
et c’est ce mélange de puissance et de fragilité, de brusquerie et d’hésitation qui construit peu à peu le personnage. Et Kazan entoure sa pépite d’excellents seconds rôles (dont l’immense Karl Malden).
Notons que Kazan, en grande délicatesse durant cette période (avec ses dénonciations lors du maccarthysme), tente sans doute de se justifier en présentant une situation où la trahison est morale et le silence immoral. Il n’en reste pas moins que le réalisateur, film après film, dresse un portrait de l’Amérique extrêmement riche et varié et dont Sur les quais est un jalon essentiel.
Notons que Kazan, en grande délicatesse durant cette période (avec ses dénonciations lors du maccarthysme), tente sans doute de se justifier en présentant une situation où la trahison est morale et le silence immoral. Il n’en reste pas moins que le réalisateur, film après film, dresse un portrait de l’Amérique extrêmement riche et varié et dont Sur les quais est un jalon essentiel.
Revu en cette année 2023 qui se termine...
RépondreSupprimerUn film de "rédemption".
(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola