Dans
ce film iconoclaste et réussi, Karel Reisz saisit très bien la volonté de liberté et
d’émancipation de la jeunesse britannique, pour sortir de la gangue sociale et de son déterminisme.
On
comprend parfaitement combien, dans ce Nottingham des années 60, le temps a
passé : les parents, qui ont connu la guerre, se satisfont désormais d’une
vie tranquille, téléguidée socialement, organisée entre le boulot et le pub.
Mais, pour la génération suivante, qui, elle, n’a pas connu la guerre, cela ne
saurait suffire. En tous les cas, pas pour Arthur, qui veut sortir de cette
gangue. Même si la fin, très bien amenée, montre combien il lui sera difficile
d’échapper à ce destin qui se mettra en place et qui, petit à petit, l’enserrera.
Albert Finney,
pas toujours convaincant (il est assez pénible dans Voyage à deux) est ici parfait en tout point, avec son air
goguenard et juvénile.
On
tient là, avec quelques autres films (Deep End, If, etc.), le cœur du free cinema, ce cinéma anglais plus indépendant
et qui se penche sur les problèmes de la vie quotidienne et de cette jeunesse
qui s’interroge.
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