lundi 22 janvier 2024

Fando et Lis (Fando y Lis de A. Jodorowsky, 1968)

 



Cette première réalisation de Alejandro Jodorowsky, OVNI cinématographique, bien qu’imparfaite et volontiers extravagante, annonce les futurs films du réalisateur chilien.
Le film se présente comme un voyage initiatique, sorte de quête de l’innocence fantasmagorique, peuplé d’étranges personnages. C’est que le fil rouge du film (Fando veut trouver le pays mythique de Tar et, là-bas, Lis pourra y retrouver l’usage de ses jambes) est volontiers étiré ou même coupé au grès des rencontres, des digressions, des images qui partent dans tous les sens. Et le fil discontinu est simplement rabouté par le chapitrage qui achève de donner au film des allures de conte.

Par moment surréaliste, construit comme une expérience un peu mystique, le film est empli d’une galerie de personnages, dont certains annoncent déjà les monstres qui émailleront les prochains films du réalisateur.

Jodorowsky pose ainsi les bases de son cinéma si particulier et unique à bien des égards. Il travaille l’image, le son, on le sent happé par la découverte de ce nouveau médium qui le fascine et qu’il aborde comme un vaste laboratoire d’expérimentations. Il ne donne pas une opinion mais il exprime une véritable vision du monde, une Weltanschauung que sa filmographie à venir viendra préciser et modeler toujours davantage.

 



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