Paul Thomas Anderson, pour son
deuxième film, trouve ici une maturité qui ne le quittera plus guère et qui
marquera désormais toute sa filmographie.
Avec un brio évident, il
développe son film en deux parties et à la première, plus légère, lardée
d’humour et au rythme enlevé, répond une seconde en forme de déchéance,
beaucoup plus dure, où Eddie sombre peu à peu. L’étonnante famille formée
autour de ces tournages de films porno explose et il ne reste qu’un
contre-champ glauque où les individus se perdent.
Au-delà de certaines séquences
magistrales (le suicide de Little Bill), c’est cet équilibre du film, malgré
cette rupture de ton et de rythme, qui signe la virtuosité d’Anderson. Elle lui
permet de réaliser des films parfois très longs, aux allures de saga ou d’errance, avec
une facilité étonnante.
Mark Wahlberg, souvent bien terne, est ici très convaincant, et les nombreux acteurs qui l’entourent (Burt
Reynolds, Julianne Moore, William H. Macy, Philip Seymour Hofman…) campent des
personnages hauts en couleurs, donnant à l’ensemble une truculence
réjouissante.
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