Ce dernier film de Francis Ford
Coppola (dix ans après le précédent) et qui porte toute l’ambition volontiers
mégalomaniaque de son réalisateur, déçoit.
Dans ce qui s’apparente de toute
évidence comme un film somme, on en ressort avec une impression que tout cet
assemblage d’images et de séquences ne dépasse pas le stade des esquisses ou
des idées et ne forme pas un tout cohérent que serait le film. Il y a bien des
fulgurances (le bureau penché dans une salle emplie de sable) et une créativité
visuelle indéniable (dans une ambiance art-déco intrigante), mais au service
d’un propos d’une banalité affligeante.
Mis à part l’argument de départ
que l’on veut bien entendre et qui peut être propice à une thématique
intéressante (la chute de l’Amérique renvoie au déclin de Rome), la suite,
malheureusement, ne propose rien d’autres qu’une guerre de successions et
d’ambitions, avec des tractations et des intrigues déjà vues mille fois et, qui
plus est, autour de personnages creux et bien peu intéressants. Pour ne prendre
qu’un exemple, Ran – qu’admire
Coppola –, sur un thème finalement qui a de nombreux points communs, dit bien
davantage, avec un lyrisme épique extraordinaire.
Bien sûr Mégalopolis évoque de nombreux films, à commencer par Le Rebelle de Vidor où est mis en avant
le principe de l’individu érigé en génie sauveur, et l’on retrouve de
nombreuses citations, de Metropolis à
Citizen Kane. Mais au-delà de
l’emprise visuelle de quelques séquences et au-delà du plaisir ponctuel de
surprendre au détour de jeux d’images quelques allusions intertextuelles, on
reste déçu par ce film testamentaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire