lundi 6 janvier 2025

Sexcrimes (Wild Things de J. McNaughton, 1998)

 



Prototype de film en forme de thriller qui accumule les coups de théâtre (un peu comme le fait Chabrol dans Les Innocents aux mains sales par exemple). Ici ce ne sont pas moins de quatre ou cinq coups de théâtre successifs, qui viennent faire rebondir l’affaire et changer du tout au tout sa perception. Du moins dans un premier temps puisqu’ensuite le spectateur a compris que tout pouvait basculer à nouveau, ce qui rend l’histoire beaucoup plus artificielle. Des personnages que l’on croyait morts qui reviennent, un flic intègre qui finalement ne l’est pas, des amants qui se trahissent : on est dans un film où, progressivement, on ne sait plus à quel saint se vouer, tout comme Sam Lombardo, en fin de film, qui hésite à boire son whisky, en se demandant (avec raison) s’il n’est pas empoisonné. Le personnage rejoint ici le spectateur, qui, à ce moment du film, ne croit plus en rien et se demande un peu lassé quel énième rebondissement va frapper.
Le film est donc d’abord un film de scénario et en cela il est très banal. Les personnages ne sont guère intéressants et l’image elle-même – même si elle joue parfois à montrer une image de Floride enchanteresse, pleine de palmiers et de soleil que viennent contrarier les caïmans qui rodent dans les marécages – n’est ni angoissante, ni envoûtante. Le réalisateur, peu inspiré, s’en remet uniquement aux rebondissements de son intrigue pour captiver.

 

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