
Film réussi de Claude Lelouch où, après
une demi-heure à tourner autour d’un tournage – avec cette idée intéressante de
ne pas faire de Jean-Paul Belmondo la star du tournage mais simplement un compositeur de musique de films inconnu –, les choses se décantent avec un couple qui se forme.
Un homme qui me
plaît
vaut pour cette échappée des deux amants, échappée qui vire au road trip avec des
joies et des éclats de rire mais sans que jamais l’idée ne les quitte que, le
lendemain, ou peut-être est-ce le jour d’après, ils devront se séparer. Et face
à la décontraction – légèrement et admirablement fausse – de Bebel, les regards
d’Annie Girardot, avec cette tristesse tragique au fond d’elle, sont très beaux.
Le montage fait habilement éclater à l’écran
la tristesse de ce couple qui n’a pas le droit d’exister. Le gros plan pensif
de Girardot – et que Lelouch fait durer –, apparaissant en cut brusque après
une soirée à Las Vegas, est magnifique. En un plan, Lelouch saisit une vie :
les regrets, la douleur, la vie ratée qu’on n’a pas eu, le temps qui a passé et
qui file beaucoup trop vite, la liberté qui n’existe pas.
Sur ces instants, le film évoque Brève rencontre ou Sur la route de Madison, ces chefs-d’œuvre sensibles et tragiques.
La fin, avec notamment un autre fameux regard d’Annie
Girardot, est remarquable.
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