mardi 3 décembre 2019

La Dernière chasse (The Last Hunt de R. Brooks, 1956)




On sait que de bons acteurs ne suffisent pas à faire un bon film, ni même un bon scénario, ni encore des majestueux décors de westerns, filmés en technicolor. Mais on reste surpris que, malgré tout cela, malgré des personnages intéressants, malgré les acteurs (le film s’offre un très grand duo) et malgré l’histoire – qui a de bons ressorts dramatiques – le film soit assez peu passionnant. La faute sans doute à Richard Brooks, si souvent décevant, qui ne parvient pas à lier tous ces ingrédients pour que la sauce prenne.
L’ancrage historique (la fin des bisons) aurait dû donner un souffle épique, l’opposition entre les deux personnages (l’un dur et violent   Robert Taylor   qui devient peu à peu obsédé et ingérable, l’autre de plus en plus humaniste et bon  Stewart Granger –), aurait dû être passionnante. Le scénario, sous des dehors classiques (un groupe très hawksien se forme, avec un vieux et un jeune), a de bonnes idées : l’amitié qui se fissure, l’indienne partagée entre deux hommes, l’étonnante image finale (que Kubrick reprendra). Mais, malgré tout cela, le film déçoit et marque peu le spectateur.
Il reste ces étonnantes séquences d’abattage de bisons, sèches et violentes, images d’un ancien monde qui bascule vers un nouveau, et que l’affrontement des deux personnages aurait pu incarner profondément.


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