On sait que de
bons acteurs ne suffisent pas à faire un bon film, ni même un bon scénario, ni encore
des majestueux décors de westerns, filmés en technicolor. Mais on reste surpris
que, malgré tout cela, malgré des personnages intéressants, malgré les acteurs
(le film s’offre un très grand duo) et malgré l’histoire – qui a de bons
ressorts dramatiques – le film soit assez peu passionnant. La faute sans doute
à Richard Brooks, si souvent décevant, qui ne parvient pas à lier tous ces
ingrédients pour que la sauce prenne.
L’ancrage
historique (la fin des bisons) aurait dû donner un souffle épique, l’opposition
entre les deux personnages (l’un dur et violent – Robert Taylor – qui devient peu
à peu obsédé et ingérable, l’autre de plus en plus humaniste et
bon – Stewart Granger –), aurait dû être passionnante. Le scénario, sous des dehors classiques (un groupe
très hawksien se forme, avec un vieux et un jeune), a de bonnes idées : l’amitié
qui se fissure, l’indienne partagée entre deux hommes, l’étonnante
image finale (que Kubrick reprendra). Mais, malgré tout cela, le film déçoit et marque peu le spectateur.
Il reste ces
étonnantes séquences d’abattage de bisons, sèches et violentes, images d’un ancien
monde qui bascule vers un nouveau, et que l’affrontement des deux personnages aurait
pu incarner profondément.
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