lundi 2 mars 2020

Le Sang d'un poète (J. Cocteau, 1930)




Ce film expérimental, un peu maladroit, a néanmoins de belles séquences emplies de poésie ou d’étrangeté.
Libre de créer (grâce à un mécénat généreux), Jean Cocteau construit son film en un ensemble de quatre tableaux qui lui permettent de s’échapper loin de la rationalité, de mélanger rêve et réalité, de naviguer aux frontières de la figuration, jouant de ce qui est visible et de ce qui ne l’est pas, avec une imagination débordante (le plongeon à travers la porte ou encore la fameuse série des chambres, vues par le trou de la serrure) et quelques obsessions.


Pour son premier film, Cocteau n’hésite pas et la représentation (du suicide notamment) va très loin. Et l’image finale, qui raccourci magnifiquement le temps du film au temps d’un battement de cil, associe habilement le film à un rêve.
Si Cocteau abandonnera rapidement ce ton surréaliste, on trouve, dans Le Sang d’un poète, de nombreux motifs qui seront à nouveau présents dans ses films (un goût pour l’Antiquité, la traversée du miroir, des statues vivantes, la pulsion de mort, etc.) et une utilisation de techniques qu’il réutilisera (les surimpressions, les cuts brusques).


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