Étrange film, à la croisée des chemins : Wim Wenders
prend comme matériel un polar américain et le filme avec sa patte européenne de
« film d’auteur ». Il réussit ainsi à rendre hommage au polar tout en
s’écartant considérablement des canons du genre.
Wenders y met son style contemplatif, construisant le film
comme une errance étrange, une déambulation un peu sombre et désespérée, avec
la mort en toile de fond. L’atmosphère porte l’oppression de la jungle urbaine,
avec des contours indéfinis, des couleurs tantôt ternes et grises, tantôt
rehaussées mais cauchemardesques. Et le piège en forme de toile d’araignée qui
se referme peu à peu sur Jonathan (Bruno Ganz) – dont il ne s’extraira que
grâce au cow-boy étrange qu’est Tom Ripley (Dennis Hopper) –, semble n’être
qu’une expression parmi d’autre de la douleur sombre et solitaire qui envahit
le film.
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