Buñuel applique au cinéma les
cadavres exquis chers aux surréalistes : cela donne un film étrange,
terriblement buñuelien, où différents épisodes s’enchaînent, avec à chaque fois
un dénominateur commun minimal. Un acteur secondaire dans un épisode prend le
relais et devient le centre de l'épisode suivant. L'ensemble est étrange,
échevelé et avance sans cesse.
Bien entendu, Buñuel ne s'arrête pas
à cette forme originale, mais il insuffle dans le film son regard coutumier, à
la fois décalé, comique et mordant. Avec une inventivité incessante, il peint
les travers sociaux, inversant les us et coutumes pour les tourner en ridicule,
renversant la vie quotidienne en une farce absurde. Les obsessions diverses – et habituelles – de Buñuel se font jour.
On notera l'incroyable modernité de certaines séquences, comme celles où le personnage tire au hasard, depuis une fenêtre, sur des passants. Personnage qui, une fois condamné à mort au tribunal, en ressort aussitôt, félicité de toute part. Et Buñuel finit sur une image de la bêtise, rapprochant la comédie humaine d'un bestiaire, sur ce gros plan de l'autruche, avec ses gros yeux et sa petite tête.
On notera l'incroyable modernité de certaines séquences, comme celles où le personnage tire au hasard, depuis une fenêtre, sur des passants. Personnage qui, une fois condamné à mort au tribunal, en ressort aussitôt, félicité de toute part. Et Buñuel finit sur une image de la bêtise, rapprochant la comédie humaine d'un bestiaire, sur ce gros plan de l'autruche, avec ses gros yeux et sa petite tête.
Quant à l'illusoire liberté, dont il
montre l'absurdité dès la première séquence, Buñuel déclare à son propos : « Je vois la liberté comme un fantôme
que nous essayons d'attraper, et nous étreignons une forme brumeuse qui ne nous
laisse qu'un peu d'humidité dans les mains ».
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