Magnifique film de Mizoguchi, sur un ton assez ouvertement politique puisqu'il aborde directement le thème de la libération de la femme. Ce
thème est présent de façon diffuse dans une grande partie de son œuvre mais il
est traité ici directement, en suivant l’itinéraire militant d’une femme. Il
s’attache donc à décrire précisément à la fois un environnement
social et une atmosphère politique afin de mieux y insérer le parcours de Toshiko Kishida.
Le film est un
équilibre entre le machisme ambiant, très prégnant, les aspirations de
certaines femmes (mais de certaines seulement, d’autres n’étant pas du tout
prêtes à une émancipation) et la société japonaise d’alors : si le Japon
s’ouvre à la modernité, il semble encore bien incapable de comprendre et
d’assumer l’idée d’une femme autonome qui ne soit pas sous la férule de son
mari. Avec une multitude de petites touches qui peignent un tableau contrasté
loin de tout manichéisme, Mizoguchi peint un tableau assez sombre de la place de la femme dans la
société. Pourtant la belle scène finale est résolument optimiste et porteuse
d’espoir.
La portée
politique, évidemment, atteint le Japon contemporain : la situation actuelle,
nous dit Mizoguchi, n’a pas beaucoup évolué depuis un demi-siècle.
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