mercredi 19 décembre 2012

La Dernière caravane (The Last Wagon de D. Daves, 1956)




Honnête western de Delmer Daves, mais qui reste bien loin de ses plus grandes réussites (3 h 10 pour Yuma notamment). Il faut dire qu’après un prologue exceptionnel (les premières minutes du film sont parfaites : sèches, violentes, incisives), le film subit un gros coup de mou avec un long passage, très conventionnel, lorsque le sheriff et son prisonnier rencontrent la colonne de pionniers. Malgré une belle accélération (l’attaque des Apaches, laissée hors-champ et qu’on ne fait que constater), le film retombe dans un récit sans surprises et qui n’épargne guère le spectateur en scènes entendues et courues d’avance, organisées autour d’un outlaw survivaliste entouré de colons naïfs et assez gauches.



Le final ajoute encore une déception avec le rapide procès qui enlève une grande partie de la sève originale du film : le personnage principal, joué par Richard Widmark et présenté comme un impitoyable bandit qui tuait de sang-froid, est transformé en deux temps trois mouvements en un gentil héros dévoué, adoubé par tous et qui peut épouser la jolie fille de service.
C’est un peu dommage que le film pâtisse de ce scénario peu convaincant car deux bonnes idées laissaient espérer bien des choses. D’une part il s'appuie sur un personnage principal bad guy, vrai hors-la-loi et interprété par la star du film ; il est dommage qu’il abandonne progressivement sa défroque de méchant au lieu de creuser l’idée. Seconde belle idée : celle du blanc élevé par les Comanches et qui devait permettre de discuter un peu du sort des Indiens. Si Dave le fait un peu (avec la demi-sœur indienne, mais dans des scènes bien caricaturales), il traite malgré tout les Apaches comme des sauvages hurlants et sans pitié, mettant par terre toute tentative de discours un peu approfondi sur les relations Blancs/Indiens.


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