Honnête western
de Delmer Daves, mais qui reste bien loin de ses plus grandes réussites (3 h 10 pour Yuma notamment). Il faut dire
qu’après un prologue exceptionnel (les premières minutes du film sont
parfaites : sèches, violentes, incisives), le film subit un gros coup de
mou avec un long passage, très conventionnel, lorsque le sheriff et son
prisonnier rencontrent la colonne de pionniers. Malgré une belle accélération
(l’attaque des Apaches, laissée hors-champ et qu’on ne fait que constater), le
film retombe dans un récit sans surprises et qui n’épargne guère le spectateur
en scènes entendues et courues d’avance, organisées autour d’un outlaw
survivaliste entouré de colons naïfs et assez gauches.
Le final ajoute
encore une déception avec le rapide procès qui enlève une grande partie de la
sève originale du film : le personnage principal, joué par Richard Widmark
et présenté comme un impitoyable bandit qui tuait de sang-froid, est transformé
en deux temps trois mouvements en un gentil héros dévoué, adoubé par tous et
qui peut épouser la jolie fille de service.
C’est un peu
dommage que le film pâtisse de ce scénario peu convaincant car deux bonnes
idées laissaient espérer bien des choses. D’une part il s'appuie sur un
personnage principal bad guy, vrai hors-la-loi et interprété par la star du
film ; il est dommage qu’il abandonne progressivement sa défroque de méchant au
lieu de creuser l’idée. Seconde belle idée : celle du blanc élevé par les
Comanches et qui devait permettre de discuter un peu du sort des Indiens. Si
Dave le fait un peu (avec la demi-sœur indienne, mais dans des scènes bien
caricaturales), il traite malgré tout les Apaches comme des sauvages hurlants
et sans pitié, mettant par terre toute tentative de discours un peu approfondi sur
les relations Blancs/Indiens.
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