Très bon film de
Raoul Walsh qui continue de réaliser des films réjouissants avec Errol Flynn en
vedette. Ici il exprime un grand classique du rêve américain, avec un jeune
défavorisé qui, par le talent de ses poings, va devenir une star.
Walsh maîtrise
complètement son sujet, jouant avec aisance sur les variations de rythme ou de tons, sur la succession de
scènes de bagarre ou de saynètes drôles. S’il construit un parcours merveilleux
pour son héros, il ne le ménage pas pour autant, montrant sa rustrerie, son
insolence ou son caractère parfois insupportable. Errol Flynn d’ailleurs, très
à l’aise et tout feu tout flammes, trouve ici un personnage qui lui va comme un
gant puisque de nombreuses qualités ou défauts se retrouvent aussi bien chez l’acteur que
chez le personnage.
Le San Francisco
de la fin du XIXème siècle est parfaitement rendu, de même que le développement
de la boxe qui, de clandestin, devient progressivement un sport reconnu et
encadré par des règles strictes. Dans les combats de boxe proprement dits, Walsh
insiste uniquement sur le jeu de jambes légendaire de Jim, qui s’oppose aux
techniques plus rustiques et violentes de ses adversaires.
Si le film de
boxe illustre bien souvent la trajectoire victorieuse telle qu’exprimée ici, Gentleman Jim, par son rythme, sa
décontraction, sa maîtrise, le jeu de son acteur principal constitue un des
plus grands films du genre, aux côtés de Nous avons gagné ce soir, Fat City ou Raging Bull.
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