Joseph Mankiewicz adapte avec brio une pièce de théâtre, jouant avec les paroles
et une mise en scène sophistiquée, le film tient en haleine jusqu’au bout,
laissant le spectateur désemparé pour ce qui est d’anticiper le dénouement.
Au milieu de
tous ces automates – qui constitue un arrière-plan étonnant et très réussi – le
film est organisé avec des rouages bien précis et fonctionne comme un film à
énigme.
Tout n’est que
manipulation et faux-semblant, assurées par deux acteurs parfaits, chacun dans
son registre, parfaitement complémentaires et qui font évoluer leurs personnages en résonance, l’un perdant de sa superbe au fur et à mesure que l’autre
reprend pied. C’est ainsi que le film est articulé en deux parties, l’une où
c’est Wyke qui mène la danse, la seconde où c’est au tour de Tindle de
mystifier le mystificateur. Mais Mankiewicz est le premier mystificateur
puisqu’il insère dans le générique des noms fictifs, pour ne pas risquer que le
spectateur se doute de quelque chose. Un regard social simple fonctionne comme
ressort de ce duel de personnages: d’un côté l’aristocrate, de l’autre le
fils d’immigré coiffeur. On notera la mise en abyme intéressante puisque
Laurence Olivier, appuyé par son immense prestige, incarne l’acteur de théâtre
shakespearien par excellence, quand Mickael Caine, de son côté, n’est pas
encore un acteur de premier rôle.
Cet exercice de
style, à la fois labyrinthe intellectuel et verbal, termine avec maestria
l’œuvre immense de Mankiewicz.
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