samedi 4 mai 2013

Le Limier (Sleuth de J.L. Mankiewicz, 1972)




Joseph Mankiewicz adapte avec brio une pièce de théâtre, jouant avec les paroles et une mise en scène sophistiquée, le film tient en haleine jusqu’au bout, laissant le spectateur désemparé pour ce qui est d’anticiper le dénouement.
Au milieu de tous ces automates – qui constitue un arrière-plan étonnant et très réussi – le film est organisé avec des rouages bien précis et fonctionne comme un film à énigme.
Tout n’est que manipulation et faux-semblant, assurées par deux acteurs parfaits, chacun dans son registre, parfaitement complémentaires et qui font évoluer leurs personnages en résonance, l’un perdant de sa superbe au fur et à mesure que l’autre reprend pied. C’est ainsi que le film est articulé en deux parties, l’une où c’est Wyke qui mène la danse, la seconde où c’est au tour de Tindle de mystifier le mystificateur. Mais Mankiewicz est le premier mystificateur puisqu’il insère dans le générique des noms fictifs, pour ne pas risquer que le spectateur se doute de quelque chose. Un regard social simple fonctionne comme ressort de ce duel de personnages: d’un côté l’aristocrate, de l’autre le fils d’immigré coiffeur. On notera la mise en abyme intéressante puisque Laurence Olivier, appuyé par son immense prestige, incarne l’acteur de théâtre shakespearien par excellence, quand Mickael Caine, de son côté, n’est pas encore un acteur de premier rôle.


Cet exercice de style, à la fois labyrinthe intellectuel et verbal, termine avec maestria l’œuvre immense de Mankiewicz.



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