Très grand film
de Kurosawa, articulé autour du personnage hors-norme de Barberousse, à la fois
dévoué, compassionnel mais aussi samouraï, et qui se bat (aux sens propre et figuré) pour que sa clinique survive et se développe.
Kurosawa plonge
au cœur de la misère et il utilise le jeune Yasumoto, fraîchement diplômé et
ambitieux, pour mener le spectateur qui sera – comme Yasumoto lui-même – amené
à vivre et à ressentir ce qui se déroule dans cet hôpital pour pauvres. Et Kurosawa,
habilement, enrichit son film de multiples personnages en déroulant plusieurs
histoires annexes, qui donne une densité formidable au récit.
C’est davantage
dans ses films intimistes que dans ses vastes fresques que Kurosawa scrute au
plus près l’âme des personnages et les liens qui unissent les hommes, quand ils
sont, comme ici, au bord de la misère ou de la mort. Dans Barberousse le salut
est trouvé dans le dévouement à l’autre, dans le sacerdoce d’une vie consacrée
à soulager la douleur d’autrui.
On notera que
Kurosawa, n’acceptant pas la façon dont Toshiro Mifune joua le personnage,
interrompit avec l’acteur, après ce film, sa légendaire collaboration, forte de
17 films et de nombreux chefs-d’œuvre.
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