Fog fait partie des films intéressants de
John Carpenter. Il est un bon résumé de ses forces et faiblesses habituelles.
Il distille en effet une atmosphère tendue assez réussie et il a le bon goût de
ne pas en faire trop. Et le film s’arc-boute sur un principe simple (et qui est
à la base de nombreux films de Carpenter) : le Mal est là, il se manifeste
et il faut lui échapper.
Ici il s’agit
d’une malédiction avec des marins fantômes qui reviennent chercher le butin qui
leur fut volé jadis. Et cette nappe de brouillard qui s’étend et
emmène avec elle son cortège de marins est très réussie visuellement.
Si ce ressort
scénaristique est efficace, il est aussi une limite à ce type de film :
tout le jeu du film consiste simplement à échapper à ce Mal. Certains en
réchappent, d’autres non, le plus souvent de façon tout à fait attendue (même
si les effets sont assez réussis). Et il n’y a pas grand-chose d’autre à attendre
ou à trouver derrière ce film. Si l’on sait la passion de Carpenter pour le cinéma
de Hawks et son attention au montage ou au cadrage, on n’en regrettera pas
moins que ces films dépassent bien rarement le simple divertissement (Invasion Los Angeles pouvant constituer
une exception intéressante). George Romero, par exemple, si l’on veut le
comparer en ce qu’il est lui aussi adepte des films d’horreur à petits budgets,
l’air de rien, propose un regard sur la société assez glaçant.
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