Petit film de
Jean-Luc Godard, qui continue de s’amuser à la réalisation en jouant avec des
cuts étranges, des plans étonnants, des mouvements de caméra changeants, des
jeux de couleurs. Mais tout cela ne mène pas bien loin, d’autant plus que le
sujet même du film est d’une grande naïveté narcissique et vaine. Il s’agit
d’un petit groupe d’étudiants bourgeois qui investit l’appartement d’un ami le
temps de quelques semaines à l’été 1967 et disserte sans fin sur le communisme
version Mao, en déclamant mille et une banalités à la fois sur les bienfaits de
la révolution populaire et sur les méfaits du capitalisme.
On a donc un
groupe de jeunes bourgeois bien au chaud dans leur appartement qui font leur
petite crise anti-bourgeoise à propos de la révolution populaire chinoise (dont
on sait qu’elle coûta bien du sang aux Chinois). Avant mai 1968, on a là un
bon résumé de la pensée sous-jacente à de nombreux films de la période.
Si le cinéma de
Godard est en rupture sur de nombreux aspects par rapport au cinéma des studios
des années 60, il est en revanche totalement consensuel et de son temps en ce
qui concerne ses développements intellectuels germanopratins.
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