Après le succès
du premier Rambo, l’occasion est trop belle pour les producteurs de faire
tourner la planche à billets. Mais ce second Rambo est bien loin de la qualité du premier, à la fois dans ses
objectifs mais aussi dans son ton : si le premier film datait de 1982, il
était pourtant, au niveau de ses thèmes et de son regard sombre et indécis,
pleinement inscrit dans les années 70. Il poursuivait un regard de l’Amérique
sur le traumatisme du Vietnam, dans la lignée du Voyage au bout de l’enfer, à sa mesure, avec une moindre complexité, mais
avec la même humeur.
Ici ce n’est
plus le cas, le film tourne résolument le dos à la complexité et devient tout à
fait binaire et ridicule. Rambo 2 est même un prototype du film d'action idiot et mal fait tel qu'il a pullulé dans les années 80. Le public adore.
Le film exprime ici ce que l'on peut appeler le contre mythe de la Frontière : il restaure le mythe de la Frontière (mis à bas au cinéma dans les années 70) et réhabilite l'Amérique. Dans Rambo 2, l'intervention violente de l'Amérique au Vietnam est justifiée, les paysans autant que les prisonniers souffrent et les Viêt-Cong sont des salauds
Le film exprime ici ce que l'on peut appeler le contre mythe de la Frontière : il restaure le mythe de la Frontière (mis à bas au cinéma dans les années 70) et réhabilite l'Amérique. Dans Rambo 2, l'intervention violente de l'Amérique au Vietnam est justifiée, les paysans autant que les prisonniers souffrent et les Viêt-Cong sont des salauds
Rappelons que la guerre du Vietnam a été vu comme un nouveau
combat contre la sauvagerie (à l’instar du mythe fondateur de la Frontière).
Mais Rambo balaye tout ça : envoyé pour sauver des prisonniers encore
présents, il vient aussi pour aider un peuple souffrant du satrape communiste
(la jeune Cao en témoigne, elle vient justifier la présence américaine).
Et Rambo apparaît ici comme héros de la Frontière, indianisé (par son look ou ses armes), métissé,
ami des vietnamiens (amoureux même !) et qui se sacrifie. Il reste un Ethan Edwards moderne, mais jeté dans un discours tonitruant sur une Amérique reaganienne à nouveau conquérante. Et cette nouvelle version de la guerre est gagnée haut la main par le super guerrier Rambo.
On comprend mieux la différence étonnante entre le premier opus et sa suite : il est rare qu'une suite diverge à ce point, tout en reprenant un même personnage. Mais Rambo et Rambo 2 appartiennent en réalité à des univers bien différents : le premier fait partie de la queue de comète du Nouvel Hollywood, quand le second est une des pierres fondatrices – à la fois dans son intention et dans sa médiocrité – des blockbusters qui fleuriront dans les années 80.
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