Bon film de King
Vidor, organisé autour de la personnalité du major Rodgers, incarné par un très
bon Spencer Tracy. Au fur et à mesure de l'avancée de sa troupe, le major est sans cesse plus dur et on sent que Vidor aurait
pu le pousser plus loin encore avant, dans un dernier moment trop hollywoodien, de le réhabiliter complètement. Ce
personnage est un premier revirement dans les idées de Vidor, qui, après des films
à la gloire de la communauté (de La Foule
à Notre pain quotidien), glisse
vers des films plus individualistes. Il ira ainsi jusqu’au Rebelle, où il prendra le parti du génie seul face au peuple.
Le film est très
réussi dans son jusqu’au-boutisme (qu’on retrouvera par exemple dans Les Maraudeurs attaquent de Fuller),
avec des hommes sans cesse repoussés au-delà de leurs limites physiques et
morales.
On notera
plusieurs morceaux de bravoure, comme la traversée de marécages, la chaîne humaine en travers de la rivière ou les barques emportées
dans la montagne pour contourner l’ennemi (Fizcarraldo de Herzog en proposera une version
XXL).
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