Très grand film de
Scorsese dont la virtuosité évidente et la facilité narrative construit un
récit truculent, violent, rythmé, avec des acteurs excellents (ce qui n’est pas
une surprise de la part de Robert de Niro ou de Joe Pesci – dans un registre
très proche de son rôle dans Les Affranchis – mais ce qui l’est davantage de la part de Sharon Stone). On
sent Scorsese jubiler derrière la caméra. Il multiplie les points de vue, joue
avec le monde qu’il décrit (par exemple le plan séquence raconté par Ace puis
Nicky où l'on suit le parcours de l’argent) et promène sa caméra comme on
déambule dans les allées d’un casino, à la fois fasciné par tout cet argent
brassé et aveuglé par les paillettes et les néons.
Les personnages
sont épaissis à la fois par l’interprétation des acteurs et par leurs
particularités très fortes (la froideur lucide de Ace ou la violence ingérable de
Nicky) rendant le film dense et passionnant.
Une nouvelle
fois Scorsese se penche sur la mafia dont il décrit les rouages, mais sans
s’attarder sur les têtes dirigeantes ou aristocratiques comme dans Le Parrain (même s’il filme le temps de
quelques scènes les parrains baignés dans une lumière quasi divine) préférant
décrire le monde des lieutenants.
Ace, qui sait
tout de ce monde des casinos, qui anticipe, gère, calcule, Ace à qui tout
réussit et qui sera perdu par Ginger, cette
prostituée de luxe dont il s’aguiche.
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