Film
quasi expérimental, qui est une sorte de trip existentialiste sans réelle
signification, un road movie épuré où, comme au temps des westerns, l’Amérique
est encore et toujours une terre à parcourir. Il faut toujours aller de l’avant,
mais il n’y a aucune quête ici (telle la quête de la terre promise des
pionniers, racontée par mille westerns), il n’y a qu’une simple errance, par
deux jeunes hommes taciturnes, laconiquement appelés The Driver et The Mechanic.
The Driver, the Mechanic, the Girl |
Les
deux jeunes américains parcourent les Etats-Unis, font des runs avec leur
Chevrolet (panthéonisant la Chevrolet One Fifty de 1955), y gagnent de quoi
remplir leur réservoir, prennent une autostoppeuse qui partage leur errance et
finissent par prendre un pari avec un féru de muscle car (pari ultime pour ces passionnés viscéraux : les
cartes grises sont envoyées poste restante à l’autre bout du continent et le
premier arrivé les récupère et prend ainsi possession du véhicule du
concurrent). Et l’on se désintéresse du pari, et le film ralentit, et la
pellicule brûle…
Monte
Hellman, cinéaste iconoclaste et en marge des genres qu’il explore (The Shooting est un western tout aussi étrange
et expérimental) parvient à un étonnant paradoxe, où ces courses de voitures
incessantes, avec les moteurs qui sont sans cesse poussés à bout, contrastent avec la lenteur du film et les personnages mutiques et désœuvrés. Le final
rapproche Macadam à deux voies des
films expérimentaux (Zabriskie Point
n’est plus très loin).
Passé
inaperçu à sa sortie, le film est aujourd’hui culte aux Etats-Unis.
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