Ce film
constitue un des principaux (et un des premiers) actes de naissance du
néo-réalisme. Rossellini prend sa caméra et va filmer dans les rues de Rome. Il
s’agit autant d’une démarche claire pour saisir ce qui s’y passe, que d’une
conséquence des contraintes qu’il a rencontrées : les studios mussoliniens
détruits, il dispose de peu de moyens (peu d’acteurs professionnels, peu de
métrage, même si le son est entièrement postsynchronisé). Il filme donc un instantané de l’Italie, pas
tant dans la narration, que dans le réalisme de la vie italienne. On est
proche, ici, dans ses intentions, d’une image de film documentaire. Et tout semble
vrai, frappé au sceau de la vérité (on a parlé de vérisme pour désigner le
néo-réalisme), devant ces scènes de Rome, depuis les plus petits événements quotidiens,
jusqu’aux personnages, aux enfants, au prêtre, etc. Rossellini, en un sens,
vient de fissurer l’énorme mensonge du cinéma, qui est de faire du faux avec du
vrai : peut-être donne-t-il à voir du vrai, dans cette Rome qui apparaît à
l’écran.
La narration est
happante, dure et cruelle. L’intrigue laisse peu de chances aux résistants d’échapper
à la toile d’araignée des Allemands. Et Rossellini va jusqu’à filmer avec une
terrible crudité les tortures subies par Manfredi. Il termine par l'éprouvante mort du prêtre,
sous l’œil des enfants du quartier dont il s’occupait.
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