mercredi 12 mars 2014

Rome, ville ouverte (Roma : città aperta de R. Rossellini, 1945)




Ce film constitue un des principaux (et un des premiers) actes de naissance du néo-réalisme. Rossellini prend sa caméra et va filmer dans les rues de Rome. Il s’agit autant d’une démarche claire pour saisir ce qui s’y passe, que d’une conséquence des contraintes qu’il a rencontrées : les studios mussoliniens détruits, il dispose de peu de moyens (peu d’acteurs professionnels, peu de métrage, même si le son est entièrement postsynchronisé).  Il filme donc un instantané de l’Italie, pas tant dans la narration, que dans le réalisme de la vie italienne. On est proche, ici, dans ses intentions, d’une image de film documentaire. Et tout semble vrai, frappé au sceau de la vérité (on a parlé de vérisme pour désigner le néo-réalisme), devant ces scènes de Rome, depuis les plus petits événements quotidiens, jusqu’aux personnages, aux enfants, au prêtre, etc. Rossellini, en un sens, vient de fissurer l’énorme mensonge du cinéma, qui est de faire du faux avec du vrai : peut-être donne-t-il à voir du vrai, dans cette Rome qui apparaît à l’écran.


La narration est happante, dure et cruelle. L’intrigue laisse peu de chances aux résistants d’échapper à la toile d’araignée des Allemands. Et Rossellini va jusqu’à filmer avec une terrible crudité les tortures subies par Manfredi. Il termine par l'éprouvante mort du prêtre, sous l’œil des enfants du quartier dont il s’occupait.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire