L’un des films
les plus légendaires du cinéma qui n’est certes pas exempt de défauts. On peut s’attarder
sur la légèreté du traitement historique, la sensation de décor hollywoodien
dès lors que l’on sort du Rick’s Café, le manque d’évolution du personnage
central d’Ilsa. Certes, mais disant cela on n’a rien dit.
On pourrait se
concentrer, sinon, sur le culte voué à Bogart, s’incarnant au travers de Rick,
dans son pragmatisme apparent qu’il finit par briser.
Mais retenons
plutôt le mot d’Umberto Eco à son propos : « Deux clichés nous font rire, cent clichés nous émeuvent, parce
que nous sentons que ces clichés se parlent entre eux ».
Alors la figure
mythique de Rick, un peu vouté dans son smoking blanc, le halo ouaté autour du
visage de Ingrid Bergman, la rencontre à Paris, les gouttes de pluie sur la
lettre d’adieu sur le quai de la gare, le « Play it again, Sam! » et le légendaire morceau de piano, la scène finale de sacrifice à
l’aéroport, etc. : en un sens c’est
tout le cinéma américain, avec ses grands défauts et ses merveilleuses qualités,
qui est donné à voir à l’écran avec Casablanca.
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