jeudi 29 mai 2014

Le Train sifflera trois fois (High Noon de F. Zinnemann, 1952)




Bon western, mais qui est très surcoté (ce n'est pas non plus un western exceptionnel qui revisite le genre). Mais il est bien emmené par son intrigue resserrée et en temps réel, portée par le sobre et merveilleux Gary Cooper dans le rôle du shérif esseulé.

L'image célèbre de Gary Copper, en shérif qui cherche de l'aide
C'est sans verve, sans éclaboussure, mais avec une grande sévérité, que Zinnemann attaque la société américaine : Will Kane va chercher de l'aide jusqu'à l'église – cœur vivant de la communauté américaine – sans jamais en trouver. Il restera donc seul pour affronter ceux qui viennent se venger. Il n'y aura que sa femme pour lui venir en aide. 
Le film cherche à dépasser le manichéisme un peu facile (Miller et ses  sbires sont de bien grands méchants, mais les paroissiens ne sont guère solidaires ou héroïques) et c'est donc un film sur la lâcheté de la collectivité, mais sur l'honneur, aussi, de celui qui ne se dérobe pas et fait face.
Zinnemann s'attarde sur le personnage de Will Kane, qui sent, au fur et à mesure que le temps s'écoule, l'étau fatal de la solitude se resserrer sur lui. La célèbre musique lancinante rajoute une touche d'angoisse très réussie. On remarquera la fin rondement filmée : manifestement le duel final n'est pas ce qui intéresse le réalisateur.
Zinnemann conclut son film sur un geste final méprisant de Kane qui jette son étoile à terre et part sans un regard en arrière. Voilà une fin rare et osée à Hollywood.

On notera que Le Train sifflera trois fois, du fait de son immense succès, inspirera d'autres films : l'excellent 3 h 10 pour Yuma, le très bon Quatre étranges cavaliers ou le plus classique Dernier Train de Gun Hill.

Will Kane, désespérément seul...

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