Petit film de John Carpenter mais avec une
excellente idée de base qu'il développe remarquablement. Elle lui
permet une dénonciation (qui est en elle-même convenue) par un biais très
original de l'Amérique reaganienne. John Nada, par hasard, découvre que des extraterrestres ont envahi la terre et asservissent l'homme à son insu. La mise en route est un peu lente, mais
ensuite le film est très réussi. Et la découverte de l'asservissement extraterrestre par John Nada est très amusante.
Aujourd’hui que les complotistes peuvent s’en
donner à cœur joie – internet aidant –, le film prend une dimension ironique
nouvelle en développant ce thème d’un complot des extraterrestres.
Les messages subliminaux que découvrent John Nada et qui sont véhiculés par les
publicités rejoignent la réalité (tout en la dépassant, c’est là la réussite de la dénonciation).
Quand John Nada chausse les lunettes qu'il a trouvées, la vue qui s'offre à lui est bien différente de la réalité... |
Il y a quelque chose du western (comme dans
beaucoup de films de Carpenter) dans le parcours de John Nada qui veut ensuite révéler
la vérité (vérité entrevue par le biais des lunettes, ce qui est une très bonne
idée visuelle et une belle mise en abyme : l’image nous ment, sauf à
savoir la décoder).
La très longue bagarre entre les deux amis est
un bel exemple du dédain de Carpenter pour la logique scénaristique (qu’importe l’incohérence momentanée de la scène, voici 10 minutes (!) où
il se fait plaisir) : en refusant de simplement chausser les lunettes,
Franck refuse de voir les choses telles qu’elles sont. On tient là une
accusation des humains aussi bien que des extraterrestres : par leur
lâcheté, leur individualisme, leur repli sur soi, les humains sont eux aussi
coupables de leur asservissement, tout autant que les extraterrestres qui complotent
et les exploitent.
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