Film coup de poing où Park Chan-Wook
met son talent de cinéaste (quel sens de l’image !) au service
d’une histoire de vengeance à la fois jubilatoire et éprouvante.
Le quelconque Oh Dae-Soo se
transforme, après sa captivité sans fin et sans raison, en un héros terrible au
masque tragique. Son déchaînement est à la hauteur de son enfermement. Le rapide flash-forward
de la première scène est une excellente première claque annonciatrice.
Si
le réalisateur est coutumier à la fois des films très violents et des histoires
de vengeance, il signe ici un film où le ton général, paradoxalement, est
parfois celui d’une mélancolie qui contraste avec la violence des images (images
qui sont parfois insoutenables, même si Park Chan-Wook joue entre ce qui est montré
et ce qui est simplement suggéré). Le découpage, les longues séquences, les mouvements de caméra, les commentaires en voix off et une bande originale exceptionnelle (tantôt calme et lente, tantôt explosive et rythmée) confèrent au film une ambiance étrange et décalée.
L’extraordinaire
plan-séquence où Oh Dae-Soo se bat contre quinze ou vingt adversaires dans un couloir
avec son marteau est filmé avec calme, dans des mouvements souples de travellings,
la musique permettant de se détacher du combat pour l’emmener vers une sorte
d’irréalité. Plan-séquence immédiatement suivi d’une ellipse en forme de touche d’humour : la
séquence est parfaite.
Remake
fadasse et, surtout, inutile de Spike Lee (refaire un tel film, mais pourquoi donc ?
Pour le lisser, l'affadir, l’hollywoodiser ?).
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