Film
assez plaisant à suivre mais qui est uniquement « scénaristique ». C’est-à-dire
que l’histoire se propose de dérouler, avec une application remarquable et une volonté de réalisme, la survie
d’un astronaute abandonné sur Mars. Ce qui est original c’est que c’est un film
de science-fiction mais dont l’action se situe dans un futur proche (dans
quelques dizaines d’années ?) donc cela permet d’offrir une base
scientifique sur Mars sans que l’on perde nos repères (les vaisseaux ne sont
pas futuristes, les astronautes écoutent des musiques du XXème siècle, etc.).
En
revanche le film ne génère aucun suspense quant à la fin (on sait bien que Watney va s’en sortir) mais simplement une
curiosité (qui peut s’avérer passionnante si on goûte aux sciences) :
comment va-t-il pouvoir cultiver quelque chose, comment va-t-il se procurer de
l’eau, comment sera-t-il secouru ?… Le scénario se résume alors à une alternance
question/problème un peu basique : dès lors que notre héros a réglé un
problème, le scénario lui en soumet un nouveau. Et Watney devient ainsi une
espèce de MacGyver de l’espace.
On
aura donc bien du mal à retenir de ce film beaucoup plus qu’un intérêt scientifique
passager. On se dit qu’il est réaliste, qu’il est « bien fait », mais
c’est à peu près tout. Ridley Scott (dont le ratio films
réussis/films quelconques est quand même bien bas) propose un film bien
professionnel mais aussi sans âme. Matt Damon est un astronaute appliqué mais
il reste lui aussi bien lisse (il a toujours une grande difficulté à incarner un personnage : ce n’est pas un très bon acteur).
Sur
le même thème et avec un scénario tout aussi prévisible, Gravity cherche davantage à immerger dans l’image, à jouer sur la beauté et le
ressenti. On a là deux approches diamétralement opposées
partant d’une même idée.
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