A l'heure
où les petites soupes niaises et sucrées du prêt-à-penser écolo envahissent les
médias, il faut se souvenir de Dersou Ouzala. Se souvenir à la fois
du film, éblouissant éloge de cette communion entre la Nature, l'Homme et
l'Univers ; mais se souvenir aussi du personnage lui-même, de la fraternité et
de l'humanisme qui naissent à son contact, alors qu'il représente, quasiment
par essence, l'altérité.
Et c'est
de cette rencontre avec l'ailleurs que naît l'universalisme du film, qui parle
à tous, qui touche chaque spectateur (rejoignant en cela le mystère de tant de
films japonais de Mizoguchi ou Ozu : comment, alors qu'on nous parle d'un pays
si lointain ou de périodes si anciennes, cela peut-il nous sembler si familier
?).
Cela dit,
pour ceux qui ne sont pas encore revenus d'une version verte et toute gentille
de la Nature gaïatisée, il faut peut-être revoir avant le terrible Délivrance de
J. Boorman, où la sauvagerie de la Nature saute aux yeux - ce qui raccommode
quelque peu avec la civilisation - avant de se tourner enfin vers l'unanimise et
l'universalisme de Dersou.
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