Etonnant film de O. Welles qui fait subir sa
maestria baroque à l’étrangeté du Procès
de Kafka. La mise en scène de Welles, ultra-démonstrative, brillante et
excessive se marie bien avec la mésaventure de Joseph K. : les méandres
qu’il subit (méandres de l’esprit aussi bien qu’administratifs) sont créés à
l’image et les bâtiments, à force d’être distordus, deviennent des
labyrinthes étranges et incompréhensibles, les couloirs communiquent avec
d’autres couloirs, les étrangetés se succèdent.
Anthony Perkins et Orson Welles |
Welles, par nature, est baroque, mais ici il
caricature son style (qui est déjà une exagération en lui-même) : il n’est
pas un plan qui ne soit une construction savante et spectaculaire. Il n’y a
qu’à la fin, peut-être, où Welles est rattrapé par son récit : on se rend
compte alors que Welles, tout à sa force démonstrative, a un peu oublié de nous
raconter une histoire.
On s’amusera du casting prestigieux du film
(Jeanne Moreau, Romy Schneider, etc.), dont Anthony Perkins, qui est un très
bon Joseph K., dépassé, qui tente de se débattre mais qui se fait engloutir
progressivement.
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