Film assez décevant, malgré quelques
bonnes séquences qui montrent ce que le film aurait pu être. Mais le bon
scénario de Crichton et le talent (très grand) de Spielberg ont été lissés et
affadis par Hollywood.
On a pourtant un terreau favorable avec
une situation de départ excellente et captivante (des dinosaures vivants !)
qu’un grain de sable va faire exploser. Les effets spéciaux sont bluffants (les
dinosaures sont plus vrais que nature) : le film amorce une nouvelle ère d’effets
spéciaux visuels (après les premiers pas d’Abyss
ou Terminator 2). La puissance visuelle du film est incroyable par moment (à l'époque, on n'avait jamais vu ça).
On
imagine le plaisir de Spielberg à pouvoir mettre en scène des dinosaures, avec une telle
qualité dans les effets spéciaux (c’est l’avantage des budgets colossaux). Lui qui a dû admirer dans sa jeunesse tant de films de monstres qui
étaient ou bien des créatures en caoutchouc ou bien animés par la technique de
l’image par image (comme dans A des millions de kilomètres de la Terre de N. Juran, qui met en
scène un monstre dinosaurien qui dévaste Rome).
Mais le cahier des charges d’Hollywood
est trop contraignant et empêche toute initiative, tout débridage : il
faut de l’humour, des enfants, des grandes scènes qui finissent comme il faut, il faut que les
personnages qui meurent soient antipathiques, etc.
Hollywood, capable de fournir les
moyens d’un tel film (les effets spéciaux ont un coût effarant), empêche en même
temps toute créativité.
Spielberg, qui, au milieu de tous
ses blockbusters, parvient parfois à passer entre les gouttes et à faire
exploser son talent (Les Dents de la mer
ou Indiana Jones), ne devient, le
plus souvent, qu’un réalisateur solide et très pro mais sans génie. Sa soumission aux désidérata des producteurs est décidément un beau gâchis.
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