jeudi 24 mars 2016

Snowpiercer, le Transperceneige (Seolgungnyeolcha de J. Bong, 2013)




Film bien décevant de Bong Joon-ho. Après ces Memories of Murder ou encore The Host, il avait montré qu’il était capable de redynamiser des genres à la sauce coréenne (le film noir ou le film de monstre). Dès lors on pouvait s’attendre à mieux qu’un film au format banalement hollywoodien et sans saveur. On retrouve bien peu de l'esprit de la BD dont le film s'inspire.

Dans un futur proche les survivants d’une humanité dévastée par une ère glaciaire sont regroupés dans un train gigantesque qui fait le tour du monde sans jamais s’arrêter (en avalant de la neige il pourvoit ainsi à ses besoins, et la vie à bord est en autarcie).
C’est l’occasion d’une métaphore (très lourde et facile) sur la hiérarchie des classes sociales, depuis le fond du train (où est confiné un lumpenprolétariat délaissé) jusqu’à son sommet (où vit seul, tel un démiurge, le concepteur de la machine), en passant par une multitude de wagons qui sont autant de catégories sociales. On retrouve l'ancienne partition verticale riche/pauvre de Métropolis en une partition longitudinale. La révolte qui gronde conduit le héros, depuis l’arrière, à remonter wagon après wagon pour tenter de prendre le contrôle du train. Mais il n’y a là rien de surprenant, rien d’innovant, Snowpiercer est un film d’action on ne peut plus commun, à peine divertissant. Quelques bonnes idées sont gâchées par des scènes convenues ou caricaturales.
On est inquiet de voir un des bons cinéastes coréens réaliser un tel film, certes calibré pour l'exportation, comme si, le succès aidant, il fallait s’avachir et se couler mollement dans les formats des productions hollywoodiennes. Puissent ces prochains films nous faire mentir.

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