Film bien décevant de Bong Joon-ho. Après ces Memories of Murder ou encore The Host, il avait montré qu’il était
capable de redynamiser des genres à la sauce coréenne (le film noir ou le film de monstre).
Dès lors on pouvait s’attendre à mieux qu’un film au format banalement
hollywoodien et sans saveur. On retrouve bien peu de l'esprit de la BD dont le film s'inspire.
Dans un futur proche les survivants d’une humanité
dévastée par une ère glaciaire sont regroupés dans un train gigantesque qui
fait le tour du monde sans jamais s’arrêter (en avalant de la neige il pourvoit
ainsi à ses besoins, et la vie à bord est en autarcie).
C’est l’occasion d’une métaphore (très lourde
et facile) sur la hiérarchie des classes sociales, depuis le fond du train (où est
confiné un lumpenprolétariat délaissé) jusqu’à son sommet (où vit seul, tel un
démiurge, le concepteur de la machine), en passant par une multitude de wagons
qui sont autant de catégories sociales. On retrouve l'ancienne partition verticale riche/pauvre de Métropolis en une partition longitudinale. La révolte qui gronde conduit le
héros, depuis l’arrière, à remonter wagon après wagon pour tenter de prendre le
contrôle du train. Mais il n’y a là rien de surprenant, rien d’innovant, Snowpiercer est un film d’action on ne peut
plus commun, à peine divertissant. Quelques bonnes idées sont gâchées par des
scènes convenues ou caricaturales.
On est inquiet de voir un des bons cinéastes
coréens réaliser un tel film, certes calibré pour l'exportation, comme si, le succès aidant, il fallait s’avachir
et se couler mollement dans les formats des productions hollywoodiennes. Puissent
ces prochains films nous faire mentir.
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