Bon film de R. Siodmak qui explore le monde impitoyable des casinos et des tables de jeux.
Le scénario s'inspire fortement du Joueur de
Dostoïevski, et l'intrigue mêle de nombreux éléments liés à la fois au roman et à Dostoïevski lui-même (jusqu'au nom du héros du film). La narration se complexifie encore puisque Fédor, héros du film, est un écrivain qui devient peu à peu le héros du roman qu'il est en train d'écrire sur l'univers du jeu. Et, mésaventure qu'a connue Dostoïevski, Fedor perd au jeu ses droits sur ses propres romans.
A ce jeu complexe de narration se rajoute l'intrigue elle-même (racontée en flash-back) où Fedor (impeccable Gregory Peck) est un écrivain amoureux de Pauline (Ava Gardner). Il parvient à la sortir de l'emprise du jeu, pour ensuite, dans un schéma de transfert très habilement raconté, tomber à son tour en addiction. La classe de G. Peck laisse alors place, peu à peu, à la fébrilité du drogué.
Le film est formellement très réussi, avec une ambiance riche et baroque (cet aspect baroque est beaucoup plus présent ici que dans les films noirs typiques du réalisateur). Siodmak appuie la tentation finale de Fédor par des plans étonnants.
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