Bonne surprise que ce thriller qui
nous entraîne intelligemment sur une fausse piste : il nous embarque d’abord sur
une histoire bien emmenée (mais un peu trop classique) d'un casse-coup qui se
prend au jeu de hold-up. Mais là n'est pas la trame principale (c'est d'ailleurs
amusant, les hold-up sont traités à la va-vite, en s'y attardant a minima) : Cianfrance
refait le coup de Psychose et cisaille son récit en faisant mourir sa
star après trois quarts d'heure de film. C'est alors que le film prend sa véritable
dimension.
Luke (Ryan Gosling) définitivement hors course |
Cianfrance compose la même ambiance
que le réussi Blue Valentine : il
parvient à installer dans son récit une note triste, désenchantée, dont on ne
parvient pas à s'extraire (même, par exemple, quand Avery Cross est salué en
héros ou quand il monte dans la hiérarchie jusqu'à être procureur). Et le drame
se noue 15 ans plus tard quand les deux histoires se relient de nouveau, au
travers des deux adolescents. On tend alors vers une fresque (15 ans
s'écoulent, deux générations se confrontent), ce qui était inattendu au regard
de la première demi-heure.
Même si on sent le coup venir
(l'enfant qui venge le père) et si certains éléments sont un peu convenus (le
fils de policier qui se drogue par exemple, déjà vu dans Traffic de Soderbergh), le film est très réussi.
Bradley Cooper, plus habitué aux
films faciles (Very Bad Trip) qu'aux drames, est très bien en flic rongé
par son « acte de bravoure ». Et il porte une grande part du malaise
qui s’installe tout au long du film.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire