Bon
film de J. Nichols, qui traite de la cellule familiale de l’américain moyen avec beaucoup d’habileté et de douceur.
Le
film apparaît comme un Americana remis au goût du jour : il s’agit
de la peur d’un père de famille de ne pas parvenir à protéger sa famille face
aux menaces qu’il ressent (on sent la fragilité dans son emploi ou à la banque, avec sa petite fille sourde à soigner et sa femme qui ne travaille pas). Son frère le
lui rappelle, alors même qu’il met en danger économiquement son équilibre familial
en investissant dans un abri anti-tempête : « une seconde d'inattention dans ce système économique et tu es mort ». Et
l’angoisse de Curtis (angoisse aussi d’être comme sa mère, psychotique dès ses
30 ans) se manifeste sous forme d’une tempête qui l’obsède et qui revient.
La
construction de Nichols est rigoureuse et rend compte de cette angoisse qui monte progressivement : pas à pas, les hallucinations de
Curtis progressent, d’éclairs en pluies grasses et jaunes, d’envols d’oiseaux en
grondements que lui seul perçoit. Et les cauchemars l’assaillent : sa fille
s’y fait agresser, son chien se jette sur lui, sa femme, même, y devient une
menace.
La fin est sans doute une hallucination : il perçoit un orage terrible qui s'approche, mais, cette fois, sa fille et sa femme le perçoivent elles aussi. Curtis, malgré sa crainte et sa maladie naissante, n'est plus seul pour les affronter.
La fin est sans doute une hallucination : il perçoit un orage terrible qui s'approche, mais, cette fois, sa fille et sa femme le perçoivent elles aussi. Curtis, malgré sa crainte et sa maladie naissante, n'est plus seul pour les affronter.
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