Très
intéressant film de Brian De Palma, qui, comme souvent, s’appuie sur un film (ici Blow-Up d’Antonioni) pour reprendre son
questionnement, le reformuler, en proposer ses propres réponses.
Mais
les influences de De Palma sont multiples puisque le film évoque inévitablement
les récits de complots typiquement américains (depuis The Parallax View jusqu’aux Trois
jours du Condor), mais aussi le film de Zapruder sur l’assassinat de
Kennedy (qui, bien que filmant l’assassinat, ne permet pas de conclure quant à
la présence d’un seul tueur ou de deux) aussi bien que Conversation secrète avec ses bandes audio montées et disséquées.
On notera combien, dans ces différents films, les tentatives pour dénouer les
complots se retournent contre les protagonistes qui sont manipulés à leur insu
(en particulier dans Parallax View, Conversation secrète et, donc, Blow Out). Hitchcock n’est jamais bien
loin chez De Palma et la séquence initiale renvoie évidemment à Psychose.
Blow-Up jouait avec
l’image, De Palma reprend l’idée et rajoute le jeu du son et celui du montage.
Thomas jouait avec des agrandissements d’une photo pour tenter de comprendre ce
que son appareil photo avait saisi sur la pellicule, ici Jack joue avec la
bande sonore, et tente ensuite de la relier à un film pour, lui aussi, chercher
à comprendre le déroulement d’un événement auquel il a assisté mais sans le
comprendre. Jack trouve un sens à sa vie en tentant de dénouer l’intrigue
complexe du complot qu’il pressent. Mais Jack, pas plus que Thomas dans Blow-Up, ne parviendra pas à dénouer les
fils de l’intrigue et restera conditionné à sa situation de preneur de son qui
subit et obéit aux ordres.
Malgré
quelques séquences ratées (il semble qu’il soit bien difficile à De Palma de
réaliser un film sans bâcler quelques moments), le film est réussi et les jeux de
caméra qui accompagnent les montages de Jack sont parfois brillants, comme ces
mouvements tourbillonnants à 360° qui
montrent la vista de De Palma.
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