Beau film d’Agnès Varda, qui promène sa Cléo pendant une heure et demie, à coup de
chapitres qui se succèdent, dans un format rare (la durée diégétique
correspondant à la durée du film). C’est le temps d’une déambulation pour Cléo
(qui se prénomme en réalité Florence), en attendant des résultats d’un examen
médical. Le film est très moderne (dans le sens deleuzien), avec cette héroïne
qui tue le temps, se promène, passe d’un lieu
l’autre, sans but réel, en attendant.
Quelques
scènes rendent très bien, comme lorsque la caméra, au lieu de suivre la
conversation, se promène hors-champ et délaisse les bavardages. La futilité du
moment et l’arrière-plan anxieux de Cléo (qui, décidément, à la tête ailleurs)
sont très bien rendus.
Contrairement
à ce que le titre pourrait laisser croire, l’histoire de Cléo est bien loin
d’être légère, elle qui, en ouverture de film, se faisant tirer les cartes, en ressort avec une prédiction morbide.
Au départ complètement construite autour de
son apparence, Cléo, peu à peu, par une redondance de miroirs réels ou
symboliques tout au long du film, par des évocations et des rencontres, par des
images, s’ouvre à autrui et est à même de recevoir l’annonce de son médecin.
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