lundi 26 juin 2017

Cléo de 5 à 7 (A. Varda, 1962)




Beau film d’Agnès Varda, qui promène sa Cléo pendant une heure et demie, à coup de chapitres qui se succèdent, dans un format rare (la durée diégétique correspondant à la durée du film). C’est le temps d’une déambulation pour Cléo (qui se prénomme en réalité Florence), en attendant des résultats d’un examen médical. Le film est très moderne (dans le sens deleuzien), avec cette héroïne qui tue le temps, se promène, passe d’un lieu  l’autre, sans but réel, en attendant.
Quelques scènes rendent très bien, comme lorsque la caméra, au lieu de suivre la conversation, se promène hors-champ et délaisse les bavardages. La futilité du moment et l’arrière-plan anxieux de Cléo (qui, décidément, à la tête ailleurs) sont très bien rendus.
Contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire, l’histoire de Cléo est bien loin d’être légère, elle qui, en ouverture de film, se faisant tirer les cartes, en ressort avec une prédiction morbide. Au départ complètement construite autour de son apparence, Cléo, peu à peu, par une redondance de miroirs réels ou symboliques tout au long du film, par des évocations et des rencontres, par des images, s’ouvre à autrui et est à même de recevoir l’annonce de son médecin.



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