Grand mélodrame de
Douglas Sirk, à la fois parfaitement conventionnel (dans les personnages,
l’histoire, les sentiments exacerbés) et tout à fait baroque, de par son
esthétique excentrique et haute en couleurs.
Les acteurs sont parfaits, avec la belle (Lauren Bacall) qui se tourne vers l’héritier raté et
alcoolique (John Stark) et se détourne du bel homme intègre (Rock Hudson).
C’est là le ressort du drame qui est l’occasion d’une description au vitriol
d’une famille américaine très riche (même si le père est sauvé des divers vices
familiaux) et que la fin, aux allures de fausse happy-end, condamne davantage
encore. Dans de belles séquences Sirk évoque un paradis perdu de l'enfance, qui jouera comme ressort dramatique.
Les couleurs baroques, assorties de jeux de mise en scène
détonants (exceptionnelle séquence que celle de la mort du père), font de ce
film un bonbon acidulé et grinçant.
Et le derrick
devient, entre les mains désespérées de Dorothy Malone, un beau symbole phallique.
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