dimanche 16 juillet 2017

Intervention divine (Yadon ilaheyya de E. Suleiman, 2002)




Beau film de Suleiman qui choisit une attitude contemplative pour montrer la condition des Palestiniens, coincés dans Ramallah.
Le film est une succession de situations, très intelligemment agencés (avec, notamment, une grande part laissée au hors-champ), qui tournent au gag ou à l’absurde. Suleiman ne réalise pas un film militant, il montre l'absurdité de cette vie : ainsi les différentes séquences au check-point, mais aussi les rapports de voisinage (comme si les Palestiniens, enfermés, se retournaient contre eux-mêmes). Et Suleiman n'hésite pas à évoquer son père (jusqu'à sa mort) pour rendre plus palpable encore les déchirements provoqués par la situation géopolitique. Les moments de violence (le tank qui explose, la guerrière ninja) n’apparaissent pas comme des exhortations à la violence, mais bien plus comme des absurdités, nées d’une situation intenable.
Et, de ces moments lentement filmés, à coups de situations qui se répètent et se complètent (parfois le contre-champ d’une situation vient beaucoup plus tard), de grâce un peu folle (le ballon qui passe au-dessus du check-point), il se dégage une incontestable poésie, calme et lente, que l’on est bien en peine de trouver, d’ordinaire, dans des films partisans.


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