Film d’une
beauté formelle extraordinaire, Eros +
Massacre, brouille constamment la narration, joue sur les effets de
raccords et jongle entre le passé et le présent. Cette évocation de
l’anarchiste Ôsugi, figure mythique de l’histoire politique au Japon est le
prétexte pour Yoshida de montrer sa virtuosité, à coups de cadres savamment
découpés, de noir et blanc violents et d’angles de vue changeants.
On pense à un
mélange d’Ozu (par les nombreux plans fixes et par ces personnages qui évoluent
dans des cadres dans le cadre) et d’Antonioni (pour cette célébration du
cadrage géométrique), avec une simplicité proche de l’épure et, tout à la fois,
avec des images mentales insérées, une atmosphère étrange et onirique, le tout
dans un labyrinthe formel qui enferme les personnages.
Les histoires
s’entremêlent dans un récit complexe où le présent et le passé deviennent
confus et les rapports hommes-femmes brûlants. C’est par Eiko que l’on glisse
dans le passé et qu’elle vient ainsi côtoyer des figures qu’elle imagine,
jusqu’à Ôsugi qui sera crucifié.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire