Dernier film de Visconti, L'Innocent est un drame intimiste, même s’il ne se résume pas à un huis clos dans un appartement comme dans Violence et passion. Mais Visconti, toujours
diminué depuis le tournage de Ludwig, se retranche dans des tournages plus humbles
et moins monumentaux.
Mais la puissance visuelle de Visconti reste
intacte : le film est visuellement éblouissant, à la mesure de la décadence
morale de la société qu’il peint.
Et Visconti scrute une déchéance : celle de
Tullio Hermil (excellent Giancarlo Giannini), homme seul, délirant, vide et
sans épaisseur.
Si le monde en décadence rappelle plusieurs
films précédents du réalisateur, ce personnage central est bien loin du Prince
Salina (Le Guépard) ou du Professeur
(Violence et passion) qui sentent, chacun à leur façon, que leur heure est venue et qu'ils sont des hommes du passé. Ici Tullio Hermil, mauvais et effroyablement égoïste, ne
comprend pas que le monde lui échappe et il se détruit progressivement, entraînant sa femme et cet enfant innocent dans sa chute.
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